Hanami 花見
Publié le 29 Mars 2013
Hanami 花見 est le fait d'aller regarder les fleurs. Chaque année, les Japonais se retrouvent dans les parcs pour se promener, flâner sous les arbres en fleurs et apprécier cette beauté qui ne durera qu'une semaine au plus. C'est aussi l'occasion pour eux d'aller pique-niquer et boire entre amis (ou entre collègues), en profitant des premiers jours de chaleur du printemps.
Rire des piques-niques
Encore plus de cerisiers
Qui visent les verres de leurs pétales
Etienne R.
Remarquez que lorsqu'on s'asseoit sur les bâches de pique-nique, on ôte ses chaussures, comme à la maison!
Et remarquez aussi la technique du monsieur en bas à droite. Il a baissé son masque pour manger mais l'a gardé accroché aux oreilles, prêt à être remis à tout moment!
Le hanami n'est pas que la journée, on peut aussi profiter de la beauté des fleurs sous un éclairage nocturne comme ici sous la tour de Tokyo:
Et je vous remets ce haiku composé par mon frère et qui illustre parfaitement cette photo que j'ai prise aujourd'hui dans la Sakura Dori(rue) près de Tokyo Station.
Ça commence à être la fin de la floraison, avec la pluie et le vent les fleurs tombent et produisent une neige printanière légère et virevoltante qui tapisse les rues.
Le touriste au printemps
parfois ne trouve
que des confettis au sol
On dit de Hanami que c'est un moment où les Japonais admirent le caractère éphémère de la vie à travers la beauté passagère de la nature.
Ce que moi j'ai personnellement ressenti, c'est une hâte, une excitation dans l'attente et la découverte des premières fleurs. Cette excitation est aussi accrue dûe au fait que c'est la première fois que je vis ceci et je ne sais pas quand j'aurai la chance de le revoir. Le caractère éphémère devient donc pour moi rare et précieux. Ma hâte s'est transformée en peur de rater. Peur de ne pas voir. Alors je suis allée voir, beaucoup voir. J'ai littéralement mangé des yeux cette beauté époustouflante qui surgit à chaque coin de rue le long des trottoirs en bétons et des immeubles hideux de la ville. Je pense que la beauté est exacerbée à Tokyo par le contraste entre la brutalité des constructions et la délicatesse de la floraison.
La ville a besoin de ses fleurs pour lui rappeller que la beauté n'est pas que sur les écrans géants et dans les vitrines des magasins. Et surtout qu'elle n'est pas contrôlable. Elle vient et repart comme bon lui chante, libre.
Je pourrais trouver ces tapis de pétales tristes. Mais non je les trouve plutôt crâneurs. Ils sont tombés, leur instant de gloire est fini, mais même par terre ils nous montrent qu'ils ont gagné. Nous foulons leur beauté et non leur défaite.